Depuis
sa création en 2005 l'Ensemble Pang Pung fait dialoguer les
cultures musicales asiatiques et orientales avec celles qui
l’environnent : les musiques occidentales, diverses et fusionnées,
dans lesquelles il évolue. Les compositions du quartet s’inspirent
essentiellement des musiques de l’Inde, du bassin méditerranéen,
et du gamelan indonésien. Le groupe adapte aussi des pièces
instrumentales et des chansons traditionnelles de Java et Bali ainsi
qu’un extrait du Ramayana conté par Christophe Moure, conteur
marionnettiste formé au répertoire classique du Wayang Kulit en
Indonésie. Le groupe tend toujours l’oreille aux sonorités
acoustiques et s’inspire d’orchestrations ayant une réelle
signature sonore au-delà du discours musical, se rapprochant ainsi
de musiques contemporaines. Plus récemment Pang Pung a initié une
collaboration avec la danseuse et chorégraphe Kadek Puspasari en se
réappropriant des pièces chorégraphiques du répertoire
traditionnel balinais. Kadek a étudié une large palette de
mouvements et d’expressions, du répertoire classique dans lequel
elle excelle jusqu’à la création de spectacles contemporains.
Concerts-rencontre
Lors de ces temps
d’échange les participants découvrent l’univers sonore et les
cultures musicales dont s’inspire l’ensemble Pang Pung. Nous
exécutons et détaillons quelques-uns de nos morceaux, présentons
nos instruments, partageons nos curiosités... Le public peut ainsi
apprécier par exemple les interactions entre les musiciens, le rôle
et les sonorités d’instruments peu connus ou encore leur parenté
avec des instruments plus familiers. C’est un moment convivial qui
est ouvert à tous publics !
Découvertes instrumentales
En 2006, Jean Desaire commande à
son luthier une guitare bourdonnante et modale, copie perfectionnée
des modèles qu’il avait lui-même modifiés au fil de ses
expérimentations. Cette guitare-bouzouki possède trois doubles
cordes de jeu, deux cordes rythmiques et neuf cordes tendues sur la
caisse. Accordées dans le mode propre à chaque composition, ces
cordes dites “sympathiques” entrent en résonance et enrichissent
le son de l’instrument selon un principe utilisé en occident
depuis la période baroque et en orient sur le râbab et la plupart
des instruments à cordes de l’Inde du Nord. Le banjo modifié,
vièle à trois cordes de jeu et six cordes sympathiques, a été
obtenu à partir d’un banjo-guitare repensé pour l’interprétation
de musiques modales. La basse acoustique sans frettes permet
d’approcher les notes en glissant et d’évoquer les sonorités du
oud, mais aussi de la rudra vîna ou du surbahar, les variantes
basses du sitar indien. Le tampura, le tabla et le sarod sont des
instruments majeurs de la musique classique d’Inde du Nord. Le
tampura est un instrument d’accompagnement au rôle musical proche
de la basse continue (en musique classique occidentale) ainsi que des
bourdons joués par la vièle à roue ou la cornemuse. Le tabla est
la percussion principale de la musique classique du nord de l’Inde.
Il est composé de deux fûts appelés dayan et bayan. Le dayan est
en bois ; sa peau très tendue, frappée par les doigts de la main
droite, produit un son aigu accordé en fonction du bourdon. Le bayan
est en métal et sa peau souple produit des basses dont la hauteur
est modulable par pression du poignet. Le sarod est un luth à quatre
cordes de jeu et bon nombre de cordes rythmiques et sympathiques. Son
corps est en teck, sa table en peau de chèvre et sa touche
recouverte d’une plaque en métal permet de faire glisser les
notes. Le siter, le rebab, le gambang, le ciblon, le gender et les
gongs font traditionnellement partie du gamelan, ensemble musical de
l’Indonésie composé d’une vingtaine de musiciens. Ils sont ici
séparés de cet orchestre et présentés en petite formation.